Bonjour chers frères et soeurs,
J’ai été élevé dans la religion catholique. J’ai toujours été croyant, mais arrivé à 20 ans, à l’image de beaucoup de jeunes, soucieux de se trouver une personnalité, je me suis créé un comportement de contestataire. J’ai délaissé la pratique religieuse ; J’ai délaissé l’église : la maison du Père et je me suis lancé dans le monde. A 26 ans je me suis marié, j’ai eu 4 enfants, (dont 3 vivants), l’église étant toujours laissé de coté ; mais je me sentais vide . Je suis allé rechercher des valeurs morales dans l’ésotérisme : séduit par le prestige de la franc-maçonnerie, dans cette institution où tout le monde se disait frères, et où « il n’y avait pas d’affirmation dogmatique et où on était libre de croire ou de ne pas croire » « Le grand architecte de l’univers peut être n’importe quoi : selon votre bon vouloir ! »
Mais une fois intégré dans ce milieu, j’ai très vite déchanté, car je ne retrouvais pas ce que j’attendais. J’étais mal à l’aise dans cet environnement et après quelques temps, j’en suis parti. Plus tard, je n’ai pas pu résister à l’appel du péché; croyant trouver une réponse à mes difficultés conjugales, j’ai connu l’adultère ; un douloureux triste souvenir. J’avoue sincèrement que cette période de ma vie a été pénible ; mon être profond refusait cette situation, car j’aimais tout de même ma famille et j’ai prié pour que cela s’arrête. Là, en 1994, je subis un coup terrible dans ma vie affective : ma mère qui vivait à Paris est atteinte d’une grave maladie et elle nous quitte après six mois de souffrance. Ma présence à ses cotés à Paris m’avait permis de l’assister et de m’occuper un peu d’elle durant ses derniers mois. Après j’étais désemparé, découragé, désespéré, je ne voulais pas sortir du chagrin, car ma mère :c’était ma mère . Malgré; mes fautes conjugales, c’est ma femme qui me soutenait encore dans cette épreuve terrible. Et dire que tout immergé dans ma douleur, je ne m’en rendais même pas compte. J’étais aveugle mais, à mon insu, Le Seigneur avait déjà pris les choses en mains. Deux ans plus tard, c’est à mon tour de me retrouver dans le bloc opératoire pour une opération et apprendre la naissance d’une tumeur maligne. Après l’intervention, j’ai du subir plusieurs séances d’une radiothérapie à Clarac. Le Christ me portait toujours à bout de bras, mais j’étais persuadé être seul dans mes épreuves. J’étais dans un extrême pauvreté spirituelle, j’avais peur : j’avais l’impression que j’abandonnais ma famille , ma femme, mes enfants alors que je n’avais pas eu le temps de tout leur donner, de les préparer .
Un jour , sur mon lit, je pensais avec angoisse à cette situation, et j’ai vécu une étrange expérience ; est-ce une vision, je ne saurais le dire ni l’expliquer exactement, je me suis vu devant rendre des comptes de ce que j’avais reçu durant cette vie, et de ce j’en avais fait ; Un peu comme dans cette parabole de Matthieu au chapitre 25 ( 14 à 30) où il avait été remis des talents (ou des pièces d’or) à trois serviteurs, à charge pour ceux-ci de les faire fructifier et de rendre compte au Maître à son retour.
Et là ; au moment de remettre mes « talents » j’ai revu mes comportements, mes erreurs, mes fautes, l’injustice, les mensonges, la mauvaise foi, comme a dit ma fille un jour : « j’avais vu mon dossier » et j’ai eu honte, très honte, j’avais peur, j’étais terrifié, bouleversé. Ce qui pouvait nous sembler un petit péché véniel apparaissait énorme . Le geste anodin mais dépourvu d’amour ou de charité paraissait énorme. J’ai aussi compris que de traiter son frère seulement d’insensé était passible du feu de la géhenne.
J’ai alors ressenti le besoin intense de demander pardon, de présenter ma détresse, mes excuses, d’implorer la réconciliation … Ce fut peut-être là, le début de ma conversion. Je suis retourné à l’Eglise, je suis allé à la confession, plusieurs fois ; pour redire les mêmes choses que je n’arrivais pas à me pardonner . Un prêtre m’a dit une fois que c’était de l’orgueil, mais je crois aussi et surtout que c’était de la honte, une grande honte, je ressentais toujours le poids de mes fautes tellement mon âme avait été souillée et tellement j’avais peiné le Seigneur qui m’aimait tant. Mais c’est plus tard alors que je me trouvais dans un avion de retour d’un congrès annuel organisé par les Hommes d’Affaires du plein Evangile dans la Caraïbe, que j’ai compris. C’est là que j’ai fini par comprendre et surtout ressentir que le Seigneur non seulement m’avait pardonné, mais m’avait porté à bout de bras depuis le début des épreuves, avant même que ma décision n’ait été prise de revenir à la Maison.
Mais cette décision était elle vraiment de moi ? Je me suis rendu compte que, dans son immense bonté, le Seigneur n’avait jamais cessé de veiller sur moi, et je comprends mieux maintenant pourquoi les épreuves doivent être bénies, car leur but est de nous réveiller. Maintenant quand je jette un regard sur le temps qui s’est écoulé depuis cette étrange examen de conscience où j’ai appris à écouter le Saint Esprit qui veille dans le cœur de chacun d’entre nous ; depuis ce pardon accordé par mon épouse, c’est une véritable renaissance que je vis dans la bénédiction qui se répand dans ma famille jour après jour. J’ai retrouvé une sérénité que j’avais perdue depuis si longtemps, une harmonie nouvelle, une soif de vivre dans la communion avec le Paraclet promis par Jésus. Je me retrouve comme un enfant avide de parler à tout moment de ce que le Seigneur fait dans sa vie.
SERGE S